Il y a un an, Paris 2024, l’aventure d’une vie

Le 28 juil. 2025 à 14:15 par Giovanni Marriette

Source image : TrashTalk

Un an déjà. Les souvenirs s’entassent à travers mes différents réseaux, comme s’ils n’étaient pas déjà assez nombreux dans ma tête. Un an plus tard je ressens l’envie d’écrire. Parce que l’écrit reste le pansement de ceux qui ne savent pas parler, le médicament de ceux pour qui les mots ont parfois des maux.

Il y a un an je m’embarquais dans la plus grande expérience de ma vie, et j’étais alors à mille lieux de m’imaginer à quel point ce serait immense. Iconique.

Au retour de Paris le 12 août dernier je faisais ce choix : ne pas m’arrêter. “Taper dedans tout de suite”, pour ne pas me reposer, pour ne pas penser. Pour ne pas être déçu. Car une telle décharge d’adrénaline ne trouvera plus son pareil et il faut que j’apprenne à vivre avec. En m’occupant dans un premier temps, et ça tombe bien puisqu’on a un livre à terminer. Pas de bol, il reste justement à gérer la partie… Paris 2024, on y retourne, autant battre le fer pendant qu’il est chaud.

Mais revenons à Paris.

Vous voyez, ces contes pour enfants à l’intérieur duquel le héros se glisse à l’intérieur d’un livre pour en devenir l’un des personnages ? C’est ce que j’ai vécu durant 13 jours. Un monde enchanté, où tout n’est que positif. La pluie ne mouille pas, la fatigue ne fatigue pas, les sourires sont omniprésents et même le brouillard a du charme. Chaque moment vécu possède son histoire, que je raconterai encore et encore, comme pour ne jamais faire mourir cette quinzaine féérique.

Léger paradoxe tout de même, j’ai parfois la présence d’esprit de ne pas trop en faire, pas trop en dire, comme si je me sentais coupable d’en avoir tant profité, quand d’autres n’ont pas su ou tout simplement pas pu le faire.

Désolé mais aujourd’hui j’ai besoin.

Ces 13 jours, ça n’est pas que du basket. C’est un défi humain déjà, pour un grand malade, en difficulté dès qu’il sort de sa zone de confort. De son bureau en somme. Ces 13 jours c’est le rendez-vous d’une vie pour TrashTalk. J’y œuvre alors depuis 11 ans, 12 aujourd’hui, et s’il y aura évidemment d’autres défis, différents, Paris 2024 représente un peu notre Everest. En tout cas c’est le mien.

Ces 13 jours c’est de la solitude en équipe, c’est l’effervescence qui remplit mon désir de quiétude, les paradoxes, toujours.

Ces 13 jours c’est Jaxson Gamble, Johnny, La Marseillaise et Sweet Caroline qui me reviennent sans cesse.

Chaque rencontre, chaque coin de rue, chaque heure passée à vivre au rythme de ces Jeux a sa place dans mon musée, le plus beau qui soit et qui sera. Je l’ai dit, chaque montagne a son histoire mais l’Everest reste la plus haute.

Toi le journaliste freelance avec qui j’ai partagé ma joie pendant cinq jours à la Concorde, toi la sommité du milieu qui m’a accordé tes précieux conseils, toi le bénévole toujours aux petits soins, toi le serveur de ce restaurant dans lequel j’ai pris mes marques chaque soir très tard. Vous qui m’avez permis d’être là et d’en profiter à ce point. Toi qui m’a permis de m’échapper deux semaines pour vivre mon rêve.

Toi qui a vécu avec moi cinq jours de folie pure à Bercy, le plus haut niveau sportif et émotionnel, un plaisir partagé à deux, onze ans après notre première rencontre entre deux champs de patates.

Je ne vous oublierai jamais, je ne l’oublierai jamais.

A quatre mousquetaires pas comme les autres. Jules, Franck, Timothé et Lucas. Les sensations vécues Place de la Concorde prennent place dans mon Hall of Fame. Je n’étais plus journaliste, je n’étais même plus un fan de sport. J’étais redevenu un enfant avec des étoiles dans les yeux, et ça fait du bien.

A ce 29 juillet lors duquel je voulais simplement sortir vivant de ce tunnel.

A ce 30 juillet où l’obtention de mon accréditation fit de moi un gagnant du Loto.

A ce 1er aout, commencé avec un quasi malaise vagal en croisant LeBron James à cinq mètres de moi et terminé par un pogo en tribunes, sous la pluie, obligeant les joueurs à stopper leur échauffement pour profiter du spectacle. Podium des souvenirs de ma vie.

A ce 4 août et ce premier exploit de mes quatre loulous.

A ce 5 août, où trop occupé à pleurer, je bouscule Carmelo Anthony sans le reconnaitre. C’est qu’il ne faudrait pas rater Jules Rambaut en zone mixte. Sur ma photo un grand blond prend toute la place. Pour qui se prend-il, ce dénommé Dirk Nowitzki.

A ce 5 août et ce podium olympique vécu sur place, tristesse avec Céleste en tribunes mais fierté immense aux côtés de Paul et Alex en pleurs.

A ce 6 août, au Mille Bornes avec Auguste, à la victoire face au Canada vécue en famille.

A ce 7 août et mon arrivée à l’Accor Arena, 30 degrés de moins dans la salle et dans les cœurs mais Ben assis à côté de moi.

A ce jour où ces fous ont réussi à faire prendre le métro à un claustrophobe.

A ces cinq jours au firmament du basket et de l’olympisme, à frôler Wemby, Gabby, Marine ou Evan, à m’endormir d’épuisement en pleine conférence de presse du secrétaire général de la FIBA. Désolé Andreas, de toute façon je pipais rien de ce que tu disais.

A ce soir avec Ben, quand on réussit enfin à se poser pour mesurer l’ampleur de ce qu’on vivait, du chemin parcouru.

A ces deux finales, à ces larmes, encore, quand la reine Gabby marchait sur cette foutue ligne. Parce que la France avait perdu, oui, mais surtout parce que la fête touchait à sa fin. Terrible.

A cette dernière soirée terminée en famille sous la Tour Eiffel éclairée de ses anneaux majestueux.

A ces deux semaines à filer au lit à 3h, avec un réveil à 5.

Le rapport entre John Lennon, Lisa Barbelin, Franck Seguela, Benoit Carlier, Hortense Limouzin, un cheval qui danse, un bénévole qui retrouve mes écouteurs ? Ils m’ont tous fait pleurer durant ces deux semaines. Fallait y être pour y croire. J’y étais, et j’en serai à jamais reconnaissant à tous ceux qui ont permis cette fugue.

Je ne l’oublierai jamais, je me le suis tatoué.

13 jours iconiques, in my veins, et la nostalgie est déjà immense.

Bon anniversaire, Paris 2024.

A lire, le récit complet de mon aventure, si vous en avez l’envie :


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