Utah Jazz, la grande preview de la saison 2025-26
Le 23 sept. 2025 à 16:08 par Nicolas Meichel

La saison NBA commence le 21 octobre prochain, et qui dit début de la saison NBA dit forcément 30 previews en 30 jours. Comme chaque année, on passe au crible toutes les équipes de la Grande Ligue : marché de l’été, effectif, projections et bien sûr pronostic, bref on ne change pas une formule qui marche. Au menu aujourd’hui ? La présentation du Utah Jazz.
Ce qu’il s’est passé la saison dernière
17 victoires au total, le plus faible de l’histoire de la franchise. Le Utah Jazz a repoussé les limites du tanking la saison dernière dans le but d’obtenir le phénomène Cooper Flagg à la Draft (spoiler, ça ne s’est pas passé comme prévu).
Comme un symbole, l’ancien All-Star Lauri Markkanen a connu une saison décevante, lui qui n’a joué que quatre matchs entre fin février et mi-avril. Autre symbole : cette amende de 100 000 dollars infligée par la NBA en mars, pour avoir laissé Markkanen au frigo (et d’autres vétérans : John Collins, Jordan Clarkson) alors qu’il était opérationnel pour jouer. Quand on vous dit que le Jazz n’a pas tanké qu’à moitié…
Dans un tel marasme, difficile d’y voir clair concernant le projet full reconstruction du Jazz. Certains jeunots ont certes réussi à s’illustrer (notamment les rookies Isaiah Collier et Cody Williams Kyle Filipowski), Walker Kessler a bien rebondi après une saison sophomore compliquée, tandis que d’autres (Keyonte George, Brice Sensabaugh) ont profité de l’ambiance colonie de vacances pour booster un peu leurs stats. Sauf qu’au final, on n’a pas l’impression d’être plus avancé dans l’Utah.
Enfin, impossible de revenir sur la saison dernière sans avoir une pensée pour Taylor Hendricks, le sophomore qui a été victime d’une blessure horrible à la jambe.
Le marché de l’été
- Ils partent : Collin Sexton, Jordan Clarkson, John Collins, Jaden Springer, Micah Potter, Johnny Juzang
- Ils prolongent : Will Hardy (coach), Oscar Tshiebwe (two-way)
- Ils arrivent : Ace Bailey, Walter Clayton Jr., Kevin Love, Kyle Anderson, Jusuf Nurkic, Georges Niang, John Tonje (two-way)
Ça y est, le Jazz a enfin décidé de virer certains vétérans qui ne faisaient clairement plus partie du projet : Collin Sexton, Jordan Clarkson, John Collins, ça dégage. Peut-être un peu trop tard au vu de la contrepartie éclatée qu’Utah a pu recevoir pour ces gars-là (Jusuf Nurkic, Kevin Love, Kyle Anderson, aucun choix de draft). Mais au moins, ça fait de la place aux jeunots sur les lignes arrières, et on n’aura pas à se coltiner les innombrables rumeurs de transfert en février.
Après avoir tanké toute l’année, Utah espérait décrocher le gros lot à la Loterie mais a dû se contenter du cinquième choix de la Draft. Un cinquième choix qui a tout de même permis au Jazz de récupérer Ace Bailey, initialement projeté Top 3 mais qui a chuté à cause des inquiétudes sur son niveau de maturité (entre autres). Malgré le refus de Bailey de faire un workout pré-draft avec Utah et les menaces envoyées par son agent (pour espérer tomber à Washington avec le pick #6), le Jazz a tout de même décidé de miser sur Ace. Est-ce que ça va payer ?
Toujours à la draft, la franchise de Salt Lake City a aussi choisi la star de la dernière March Madness Walter Clayton Jr., et le rookie expérimenté John Tonje (24 ans). R.J. Luis Jr., autre rookie que Utah avait récupéré via un two-way contract, a lui été envoyé aux Celtics contre Georges Niang (le Minivan fait son grand retour à Utah !) et deux choix de second tour de draft.
Dans les coulisses, le jeune coach Will Hardy – prometteur malgré les résultats – a décroché une grosse prolongation de contrat, tandis que le fils de Danny Ainge (Austin) est venu rejoindre son père à la direction du Utah Jazz.
L’effectif 2025-26 du Jazz
- Meneurs : Isaiah Collier, Walter Clayton Jr.
- Arrières : Keyonte George, Svi Mykhailiuk, Elijah Harkless (two-way), John Tonje (two-way)
- Ailiers : Ace Bailey, Brice Sensabaugh, Cody Williams, K.J. Martin
- Ailiers-forts : Lauri Markkanen, Kyle Filipowski, Taylor Hendricks, Kyle Anderson, Georges Niang
- Pivots : Walker Kessler, Jusuf Nurkic, Kevin Love, Oscar Tshiebwe (two-way)
En gras les starters pressentis, selon les fameuses sources proches du dossier.
De la jeunesse à tous les étages, quelques vétérans, un Finlandais ancien All-Star, et un coach qui continue de tâtonner pour poser les vrais bases d’un projet. C’est ainsi qu’on pourrait résumer l’effectif et la situation actuelle du Jazz.
Comme les années précédentes, on devrait avoir droit à beaucoup de lineups différents, ainsi que des changements en cours de saison. Mais on a quand même tenté d’imaginer un cinq majeur (pas facile) : Walker Kessler sera logiquement pivot titulaire et voudra cartonner avant d’être agent libre restrictif en 2026, Lauri Markkanen reste le meilleur joueur de l’équipe, Ace Bailey devrait rapidement être responsabilisé, ce qui laisse deux places à pourvoir. On imagine bien Isaiah Collier prendre le poste de titu à la mène, lui qui a terminé fort sa saison rookie. Et avec lui sur le backcourt, potentiellement Keyonte George même si on peut aussi l’imaginer dans un rôle de boosteur offensif en sortie de banc.
D’autres joueurs peuvent prétendre au cinq majeur selon les envies et l’humeur de Will Hardy : Taylor Hendricks, Kyle Filipowski (MVP de la Summer League), Brice Sensabaugh, voire même un vétéran (Kyle Anderson, Georges Niang) pour ajouter une touche d’expérience.
Vous l’avez compris, rien n’est vraiment gravé dans le marbre à Utah.
Une petite vidéo en passant ?
TTFL : les joueurs du Jazz à suivre
Lauri Markkanen.
Malgré une saison 2024-25 où toutes ses stats ont baissé, le Finlandais reste une option TTFL sérieuse. Il suffit de voir ses perfs au dernier Euro pour se rendre compte qu’il peut encore enchaîner les cartons offensifs, lui qui tournait à quasiment 25 points par match à Utah entre 2022 et 2024. L’ancien All-Star voudra rebondir, même s’il y a des chances qu’il finisse la saison ailleurs qu’au Jazz, ou à l’infirmerie pour soigner un syndrome de tanking aigu.
Qu’attendre du Jazz cette saison ?
En matière de résultat, il ne faut pas attendre grand-chose de différent par rapport à la saison dernière. Le Jazz va perdre des matchs, beaucoup de matchs cette année, surtout dans une Conférence Ouest qui continue de se renforcer. Utah est grandissime favori pour terminer une nouvelle fois à la place de lanterne rouge.
Le Jazz a d’autant plus intérêt à tanker que la Draft 2026 s’annonce très prometteuse, avec en ligne de mire un certain A.J. Dybantsa, prospect cinq étoiles qui va évoluer dans l’Utah cette saison (université de BYU). Et si c’était enfin l’opportunité pour le Jazz d’obtenir LA pierre angulaire de son projet de reconstruction ? On rappelle aussi que le pick d’Utah au premier tour 2026 ira au Thunder s’il est en dehors du Top 8. Normalement, il n’y a pas de risque vu la faiblesse du Jazz, mais raison de plus pour perdre.
La saison à venir pourrait également être celle du transfert de Lauri Markkanen. Souvent dans les rumeurs mais jamais tradé (il ne pouvait pas l’an passé à cause de sa prolongation), le Finlandais peut permettre au Jazz de renforcer encore plus son gros capital draft pour sa reconstruction. Utah a également l’avantage d’avoir une multitude de contrats expirants (Nurkic, Anderson, Niang, Martin, Love) qui va libérer près de 50 millions de dollars dans le salary cap. Tout ça pour dire que ça risque encore de bouger dans l’effectif.
Mais même si on est conscients de tout ça, on aimerait quand même voir un projet qui prend forme à Utah. Qu’est-ce que ça veut dire ? Cela veut dire des jeunots qui s’affirment pour former une base plus solide, et un Will Hardy qui trouve des combinaisons un minimum intéressantes et cohérentes.
Il faut dire que le basket sans queue ni tête pratiqué par le Jazz commence un peu à nous fatiguer. C’est bien de sortir de nouveau maillots, c’est mieux de proposer quelque chose d’un minimum potable sur les parquets. C’est pas gagné…
Le pronostic du rédacteur : 18 victoires – 64 défaites